63ème atelier de la Dihal : l’hébergement citoyen, retour sur une année d’expérimentation

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié 10/10/2018|Modifié 10/10/2018

Le jeudi 13 septembre 2018 s’est tenu au Musée national de l’histoire de l’immigration, le 63ème atelier de la Dihal consacré à l’hébergement citoyen. Lancé en mars 2017, cet appel à projets piloté par la Dihal a permis de sélectionner 11 associations pour expérimenter, pendant deux ans, l’accueil chez des particuliers de réfugiés avec un accompagnement social adapté. Au terme de la première année, 480 personnes ont été accueillies. 500 autres le seront pendant la deuxième année de mise en œuvre de cette expérimentation.

Cette matinée a permis d’échanger sur les apports de cette forme novatrice d’accueil pour le parcours d’intégration des personnes accompagnées et de donner la parole aux acteurs concernés : associations accompagnatrices, familles accueillantes et réfugiés accueillis.
Une première table ronde a mis en lumière les apports de ce mode de cohabitation pour le parcours d’intégration des personnes accueillies. Cette séquence a été l’occasion de présenter les résultats du rapport d’évaluation réalisé par la Dihal et d’entendre les retours d’expérience de deux associations : Vincent Berne coordinateur du programme CALM de l’association Singa et Mourad Talbi chef de service des programmes de logement chez Forum Réfugiés.
Plusieurs enseignements ont été soulignés : l’hébergement de réfugiés chez des particuliers permet de créer du lien, de mieux appréhender les codes socioculturels français, de perfectionner la maîtrise de la langue, autant d’éléments qui favorisent l’insertion socioéconomique des personnes. Il permet aussi aux réfugiés de prendre le temps d’élaborer un parcours de vie en France et de définir un projet d’accès au logement.
Angèle Archimbaud, secrétaire générale de la délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés, a ensuite présenté les axes de travail de la délégation pour favoriser l’engagement de la société civile notamment via la création du Lab’r ou d’un grand programme de volontariat de service civique en faveur des réfugiés (Plus d'infos sur le site de la Diair : https://accueil-integration-refugies.fr)
La deuxième table-ronde a donné la parole aux accueillants et accueillis. Necati a été accueilli dans deux familles différentes qui l’ont accompagné dans son projet de vie et l’ont aidé à avancer dans son parcours d’intégration. Il cherche aujourd’hui à travailler dans la restauration et à obtenir son propre logement. Daniel a raconté son expérience d’accueillant, faisant part de ses motivations et de son implication quotidienne.
Une troisième table-ronde a détaillé la spécificité de l’accompagnement social développé par les associations engagées dans l’hébergement citoyen. Fondé sur une relation tripartite entre réfugiés accueillis, familles accueillantes et associations, l’hébergement citoyen favorise l’émergence de nouvelles pratiques d’accompagnement social. La préparation des cohabitations, le soutien prodigué aux familles, le travail de médiation parfois nécessaire complètent l’accompagnement des réfugiés dans leur parcours d’intégration.
Nadège Letellier, reponsable du dispositif Elan du Samu Social de Paris a présenté les apports positifs d’un accompagnement social pluridisciplinaire tourné dès le début de la cohabitation, vers la recherche d’une solution d’emploi et de logement adaptée. Thierry Gheeraert, responsable du pôle social et médical de l’association Entraide et Solidarités (Tours) a souligné les actions mises en places pour organiser l’accompagnement des réfugiés accueillis dans des zones plus rurales. A ce titre, le volontariat et l’implication des familles accueillantes est déterminant. Enfin, l’association Solidarité Pyrénées (Perpignan) a présenté les apports du dispositif pour les personnes isolées de moins de 25 ans. L’association a ainsi allié hébergement chez des familles et mobilisation du dispositif garantie jeunes pour trouver des formations adaptées au parcours des personnes.
Bilan au terme d’une année d’expérimentation :
  • 480 personnes accueillies
  • 40% de personnes sorties du dispositif
  • 80% des personnes ont accédé à une solution adaptée (logement autonome ou accompagné) à la sortie du dispositif
  • 55% des personnes accueillies ont accédé à un emploi, une formation professionnelle ou ont intégré un cursus universitaire
  • 66% des personnes ont acquis un niveau de français supérieur au niveau A1.1 à la sortie du dispositif
Contact : pierre.meaux@developpement-durable.gouv.fr

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